Comment se différencier par son style vestimentaire ?
Dirigeants, commerciaux : quel est le dress-code pour apparaître sous votre meilleur jour, aux yeux du client. Faut-il paraître accessible, avoir une allure formelle, voir autoritaire ? Corinne Sabatier, est là pour faire un état des lieux du vestiaire que tout bon commercial devrait entretenir pour se différencier facilement de ses pairs. Voici un petit tour d’horizon de l’élégance masculine pour que vous ne soyez plus jamais à court d’idées créatives. Des astuces sur les codes qu’il est important de suivre à la lettre et sur d’autres dont il est possible de s’affranchir, sans risque de passer pour un excentrique…
1) Mal maîtrisé, le port de la chemise peut s’avérer dangereux…
Même si la chemise reste le basique à investir en premier lieu dans votre garde robe, elle fait l’objet de nombreuses mésinterprétations… Mal maîtrisée, cette pièce symbole d’élégance peut, en effet, faire l’effet inverse que vous désirez. Voici quelques fautes de goûts dont il faut se détourner à tout prix pour paraître crédible aux yeux du client.
On ne porte jamais une chemise à manche courte sous une veste, une faute de goût rédhibitoire ! La raison principale ? Avec une veste, le poignet de la chemise doit dépasser légèrement de la manche de la veste, d’un à trois centimètres.
L’autre raison, la chemise à manche courte est réservée au style casual, ni veste, ni cravate. Elle se porte l’été avec un pantalon en coton dit « chino ». Ainsi, avec une cravate, choisissez le col classique, dit français pour un nœud simple ou un col italien (plus large) pour un nœud Windsor ou double Windsor. On ne déboutonne jamais le dernier bouton de la chemise (celui du haut) ou alors on enlève carrément la cravate. C’est très moche une cravate portée sur un col déboutonné. Le col anglais plus rare, à patte boutonnée, est tout indiqué pour le port de la cravate. Une chemise au col américain, avec des petits boutons à ses extrémités, peut se porter ouverte, éviter de la porter avec une cravate.
Bonus : osez l’épingle de cravate qui fait son grand retour. Et pourquoi pas le nœud papillon, ça a du charme !
2) Des associations de couleurs peu appétissantes…
De grâce, boycottez les couleurs saumon, parme, jaune et autres douceurs pastel. Idem pour les imprimés, carreaux sans parler des fleurs. Le seul motif autorisé est régulier, sur fond blanc ou bleu, type rayures fines. Deux couleurs s’imposent, le blanc et le bleu pâle. J’ai un faible pour les poignets mousquetaires qui apportent une touche de raffinement et offrent la fantaisie des boutons de manchettes, seuls bijoux acceptables pour un homme.
Débarrassez-vous de vos chemises à col haut si vous en avez. Vous n’êtes pas Karl Lagerfeld. N’est pas dandy qui veut. Quant au tricot de peau, oubliez-le purement et simplement. Les bureaux sont chauffés et votre manteau vous protège pendant le trajet.
3) Prenez-garde aux matières aux allures « cheap »
Le costume qui brille, par bonheur, est démodé ! C’était terriblement « show off » mais cela faisait Playmobil tout raide. Si vous avez succombé à la mode, débarrassez-vous-en sans regret et retrouvez l’élégance d’un super 100 mat et souple. Tirebouchonnée, affaissée, délavée, multicolore, rase-motte, « logotée », la chaussette n’en finit pas de faire souffrir notre regard. Voici les règles : la chaussette monte haut, sous le genou, elle est tendue, unie, d’une couleur assortie au pantalon ou vive pour une touche personnalisée, et toujours en bon état. Pour leur achat, prenez le même soin que pour un costume. Allez dans un grand magasin et laissez-vous guider. Il existe de grands noms de la chaussette, mais si ! Achile, Falke, Bleu Forêt, Labonal…
4) Des accessoires qui font rarement mouche
Récupérée sur le stand du salon de l’Entreprise ou de la Banque ou de quelque autre salon professionnel, pratique pour porter les nombreux flyers que vous ramasserez ce jour-là. Jetez-la dès que vous l’avez vidée chez vous pour ne pas être tenté de la ressortir. Tout d’abord, elles sont de mauvaise qualité et ça se voit. Ensuite, il convient d’être payé pour faire de la publicité, or je n’ai jamais entendu parler de rémunération pour trimbaler l’une de ces tristes sacoches. Offrez-vous le contenant adéquat. Voici quelques marques qui vont à la ville comme en voyage : Mandarina Duck, Longchamp, Bleu de chauffe…
5) Parka ou duffle-coat : faux-amis du costume
Le seul pardessus qui convient au costume, c’est le manteau classique au style toujours renouvelé. Point trop n’en faut. Choisissez-le marine, gris ou noir, de la bonne longueur. Pour les plus grands, il peut être sous le genou, ajusté ou ample, pour les moins grands, au-dessus du genou et plutôt ajusté. Préférez le boutonnage droit qui permet de le garder ouvert en évitant l’aspect débraillé du double boutonnage ouvert. Le trench-coat peut convenir, et apporte une note plus décontractée.
6) A chaque paire de chaussures, son occasion !
Avec un costume, indubitablement, Richelieu ou Derby, en cuir, noir ou marron et pourquoi pas bordeaux qui réveille le gris ou le marine. En hiver, une paire de boots élégantes fait l’affaire. Evitez impérativement les mocassins de conduite dits « drivers », les mocassins à mors et bien sûr les « bateaux ». Ces chaussures doivent être réservées à un usage casual et sont portées le plus souvent pieds nus (entendez sans chaussettes)
7) Ne vous laissez pas dépasser par votre pilosité…
Ok, vous maîtrisez maintenant les basiques pour éviter les fautes de goût. Se différencier par son style vestimentaire ne suffit pas. Il ne faut pas négliger votre pilosité pour autant. Vous portez la barbe, soit. Mais c’est un engagement permanent, coupe, contours, soins, soyez assidu ou renoncez ! Les cheveux courts, oui, mais coupe impeccable, dégradée sur les côtés, nuque travaillée, nette, pensez à raser les petits cheveux superflus entre deux coupes. Si vous avez un système pileux développé, domestiquez ! Le meilleur look vestimentaire est annihilé par des poils qui dépassent incongrument au-dessus du col de votre chemise. Les barbiers redeviennent à la Mode (« les mauvais garçons.fr » dans le 11ème), il existe des instituts de soin spécialement masculins (Marc Delacre dans le 8ème). On prendra soin de vous et vous prendrez un réel plaisir à vous accorder une pause méritée de bien-être dans votre vie professionnelle trépidante.
Vous voilà avertis, vous entrez dans le clan des initiés. Promettez-moi de ne plus pêcher et de vivre dans le respect de la tradition de l’élégance à la française. Vous êtes les ambassadeurs d’un des fleurons de notre industrie, l’habillement et le luxe.
Co-écrit par Corinne Sabatier
Consultante Booster Academy – Conseillère en Image Personnelle Professionnelle
Lorsque Corinne a terminé une mission, elle file a ses cours de Sevillanas ou jardine sur son balcon.
Et Thomas Duc
Content Manager Booster Academy
Quand Thomas n’est pas en pleine prospection de sujets d’article, c’est qu’il se prépare mentalement à ses prochains matchs, un verre de vin rouge à la main.